Hello everybody !
Aujourd'hui, on va poursuivre le démontage du bloc moteur que j'ai trouvé d'occasion, et l'inspection des divers éléments ;-)
En premier lieu, on dépose la pompe à huile, dont, pour rappel, la crépine était à moitié obstruée par des résidus de silicone ou je ne sais trop quoi...
On attaque donc par la dépose de la poulie de vilebrequin ci-contre, puis à la dépose du carter de distribution ci-dessous.
On accède alors à la distribution, avec entre autres les deux pignons/couronnes et le tendeur hydraulique.
Les novices noteront que la grande couronne correspond à l'arbre à cames, tandis que le petit pignon correspond au vilebrequin. Cela étant simplement dû au fait qu'un vilebrequin tourne deux fois plus vite que l'arbre à cames sur un moteur 4 temps ;-)
Nota : désolé pour le contre jour...
Pour retirer tout ça, on doit ensuite déposer le tendeur hydraulique.
Pour rassurer ceux qui voudraient se lancer un jour et qui ont peur de ce qu'on appelle "le calage" entre le vilebrequin et les soupapes, vous noterez que la couronne est équipée d'un ergo. On peut pas la placer autrement. Par ailleurs, on le verra plus tard au remontage, mais la couronne et le pignon présentent chacun une flèche qui doivent s'aligner. On ne peut pas se tromper ;-)
Une fois tout ça enlevé, il ne reste plus qu'à retirer le pignon d'allumage par le haut du bloc moteur. 
Ce pignon sert à synchroniser l'allumage (via le doigt d'allumeur) avec l'arbre à came, et globalement tout le moteur.
A ce moment, il n'y a plus qu'à enlever les poussoirs hydrauliques (sinon ils vont tomber tout seuls ou faire ch... pour la dépose de l'AAC) et à retirer l'arbre à came en l'extrayant par le côté...
... et le tour est joué ! Rien de sorcier, c'est une première pour moi, et ça n'a franchement rien de sorcier. Une bonne documentation (RTA, ou autre) un peu de minutie et c'est tout bon.
On peut ensuite passer à la dépose des ensembles pistons/bielles, et au retrait des chemises.
Par le dessous du bloc, on voit les chapeaux de paliers, et les chapeaux de bielles :
Important : on notera que les chapeaux de palier sont numérotés. Il faut absolument les reposer aux endroits initiaux !
Et plus subtile, il en va de même pour les chapeaux de bielles, qui sont associés à leurs bielles, qui elles même sont associés à un numéro de cylindre (car les bielles sont associées à un maneton de vilebrequin).
Personnellement, je vais procéder à un remplacement des pistons et chemises, mais pas des bielles (sauf s'il s'avère qu'elles ne sont plus conformes). J'ai donc pris une photo des chapeaux de chacune d'elles, pour avoir une trace de leur position sur le vilebrequin (si toutefois pour une raison ou une autre je fais une bourde en les mélangeant plus tard).
Enfin, dernière information, pour ceux qui pourraient l'ignorer : les bielles ont un sens. Il faut également veiller à le conserver. ;-)
Mais on reviendra sur tout ça au remontage. Deux illustrations des marquages présents sur les différents éléments ci-contre et ci-dessous.
Une fois tout ça exposé, on dévisse les chapeaux des et bielles. On accède alors aux coussinets.
On peut ensuite pousser délicatement la bielle et son cylindre vers le haut du bloc pour dégager la bielle du maneton et retirer l'ensemble (par le bas du bloc).
On range proprement en veillant à mémoriser la position des éléments par rapport au bloc.
Ci-dessous, on voit d'ailleurs les poussoirs de l'AAC dont on parlait plus haut, rangés dans l'ordre.
Après dépose des 4 ensembles, on peut également retirer les chemises en les poussant vers le haut et les associer à leur piston :
L'intérieur du bloc est mis à nu et laisse entrevoir... l'horreur ! Une belle couche orange rouille, mélange de crasse, rouille, tartre et autres dépôt qui ne facilite certainement par le refroidissement de nos 115 canassons !! ^^
On peut également inspecter l'état des pièces mobiles... On en avait parlé dans l'article précédent, ça se confirme : les pistons sont franchement plus de première jeunesse.
Ci-dessous on constate de jolies rayures, caractéristiques d'un grippage dû à une mauvaise lubrification. La cause pouvant être un problème sur le circuit d'huile, ou bien un problème de compression ou carburation entraînant une compression trop importante et une mauvaise course du piston ou autre.
Sur un autre, on peut mieux voir le début de fusion sur l'arrête du piston :
J'avais de toutes façons prévu de tout changer. Mais bon, j'ai comme un doute sur le fait que le moteur ait pu tourner convenablement en l'état...
Au passage, pour ceux que ça intéresse, je vous mets un lien vers un site super intéressant et complet traitant des différents cas de détérioration des pistons des moteurs essence et diesel :
Il ne reste plus qu'à déposer notre vilebrequin, et le démontage sera soldé (je vous fait grâce des deux ou trois babioles à déposer telles que tube de jauge à huile, pressostat d'huile et autres détails ;) )
Pour ce faire, on dépose le volant moteur. L'idéal, étant une clé à choc, car c'était bien serré... (Nota, j'ai pas pris de photo de la dépose de l'embrayage...)
Ensuite, il n'y a plus qu'à dévisser les chapeaux des paliers (cf. photos plus haut), et le tour est joué !
Le démontage est désormais terminé. La prochaine fois, on verra la phase de nettoyage et remise en état de propreté des éléments avant remontage :)
A bientôt !
